Trébucher, glisser ou chuter peut arriver à tout le monde. Toutefois, ce phénomène devient plus récurrent avec l’âge, touchant une personne de plus de 65 ans sur trois. En France, la chute est la première cause de décès par accident de la vie courante chez les seniors avec plus de 9 000 morts par an. Elle est également à l’origine de blessures et de fractures qui peuvent entraîner une perte de l’autonomie. Par ailleurs, une chute accidentelle constitue une expérience traumatisante, ce qui pousse souvent les victimes à limiter leurs déplacements et à s’isoler par peur de tomber de nouveau.
Découvrez-ci-après les causes de cette situation préoccupante chez les personnes âgées, les bons réflexes à adopter en cas d’accident ainsi que les moyens de prévention pour conserver un bon équilibre.
Les causes de la perte d’équilibre à un certain âge
C’est un fait : nos capacités physiques diminuent graduellement à l’approche de la soixantaine. Le vieillissement du corps provoque une baisse de la densité osseuse et de la force musculaire. Cela induit des douleurs articulaires ainsi qu’un manque de souplesse et de coordination dans les mouvements. Les seniors sont notamment exposés à l’arthrose (ou rhumatismes) qui correspond à la destruction du cartilage et à l’ostéoporose, une affection caractérisée par une fragilisation du squelette – ce qui augmente le risque de fracture.
Outre l’ostéoporose et l’arthrose, d’autres maladies chroniques sont responsables de la perte d’équilibre chez les seniors. On peut citer la maladie de Parkinson, le diabète, la sclérose en plaques, la dépression et l’hypertension artérielle. Notez que le traitement de ces divers troubles nécessite la prise de plusieurs médicaments à la fois, dont des opioïdes et des antipsychotiques. Leurs interactions et leurs effets secondaires peuvent causer des vertiges, des malaises et des étourdissements qui favorisent le déséquilibre.
Les troubles de la vue sont également pointés du doigt. À partir de 45 ans, des pathologies oculaires liées au vieillissement comme le glaucome et la cataracte font leur apparition. La dégénérescence maculaire liée à l’âge (ou DMLA), qui attaque la partie centrale de la rétine (ou macula), est la première cause de cécité chez les personnes de plus de 50 ans.
Enfin, le lieu de vie du senior représente un danger potentiel s’il est mal aménagé. Selon des chiffres de l’OMS, 81 % des chutes surviennent à domicile dont plus de la moitié dans la salle de bain. Les facteurs de risque sont nombreux :
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un mauvais éclairage
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un sol glissant, humide ou encombré
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des câbles et des fils électriques qui traînent
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des tapis effilochés
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des marches d’escalier inégales
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les animaux de compagnie
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des meubles instables, etc.
Les conséquences d’une chute accidentelle sur la santé
Une chute n’est pas forcément mortelle et peut se limiter à des égratignures, à des contusions ou à une foulure. Néanmoins, un cas sur douze s’accompagne d’une fracture au niveau du poignet, du bras, de la cheville et dans 30 % des cas, du col du fémur.
Selon une recherche, 40 % des personnes âgées de 65 ans et plus qui ont été hospitalisées suite à un traumatisme ne sont pas renvoyées à leur domicile. En effet, elles ne retrouvent jamais leur mobilité d’avant l’accident, de sorte qu’elles sont orientées à leur sortie vers des établissements spécialisés.
Notez qu’il faut particulièrement surveiller les chocs à la tête. En cas de traumatisme crânien, il est urgent de consulter un médecin – voire de faire un scanner – afin de détecter d’éventuelles lésions cérébrales.
Enfin, des seniors ayant vécu une glissade accidentelle souffre généralement du « syndrome post-chute ». L’idée de récidiver et de ne pouvoir se relever développe chez eux un sentiment d’anxiété et de détresse. Cela les pousse à réduire leurs activités habituelles et à se replier sur eux-mêmes.
Cette décision est lourde de conséquences, car elle renforce l’isolement et donc, la dépression. Sur le plan physique, elle constitue un cercle vicieux parce que la sédentarité expose à un affaiblissement des muscles – ce qui est susceptible de déboucher sur une nouvelle chute !
Les réflexes d’urgence en cas de chute
Après une chute, le fait de ne pas pouvoir se relever s’apparente à une situation cauchemardesque. Il arrive que les victimes restent clouées au sol pendant plusieurs heures, appelant à l’aide ou tentant de se rapprocher du téléphone pour joindre les services d’urgence. Outre l’angoisse, cette immobilité prolongée et forcée risque d’entraîner des complications telles que l’hypothermie, la déshydratation et des escarres.
Afin de minimiser les séquelles d’une telle expérience, voici quelques techniques pour vous aider à vous remettre sur pied.
Tout d’abord, restez immobile pendant quelques minutes. En effet, tout mouvement brusque pourrait entraîner des complications.
Assurez-vous que vous ne vous sentez pas étourdi, ni que vous êtes blessé. Bougez doucement vos bras et vos jambes. Si vous ne percevez aucune douleur particulière, basculez lentement vers le côté avec le bras opposé. Faites une pause pour souffler.
Une fois à plat ventre, appuyez-vous sur le côté et ramenez la jambe la plus forte vers le haut pour vous mettre à quatre pattes. Dans cette position, rampez progressivement vers une chaise ou un meuble stable. Si vous vous sentez fatigué, n’hésitez pas à vous arrêter.
Une fois la chaise atteinte, placez-y vos mains et essayez de vous mettre à genoux à l’aide votre jambe la plus forte. Hissez-vous en agrippant fermement le meuble. Puis, asseyez-vous et restez ainsi quelques minutes pour reprendre votre souffle.
Si vous n’arrivez pas à vous relever seul, rampez vers un tapis ou essayez d’atteindre des vêtements, des draps ou une serviette pour vous tenir au chaud en attendant les secours. Si possible, placez un oreiller sous votre tête.
Au cas où vous seriez dans l’impossibilité de crier, saisissez un objet situé à proximité – comme une canne – et frappez sur le sol, les meubles ou un mur pour alerter vos voisins.
Enfin, il est recommandé de recourir à la téléassistance. Ce dispositif permet de contacter un téléopérateur 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en appuyant sur un bouton d’alarme placé sur un collier ou un bracelet. En cas d’urgence, les services de secours sont immédiatement dépêchés sur place.
Les moyens de prévention contre les chutes
Les chutes ne sont pas une fatalité. Il est possible de les éviter en effectuant quelques aménagements dans votre foyer. Voici quelques conseils pour améliorer votre sécurité à la maison :
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portez des chaussures confortables avec des semelles antidérapantes
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posez des rampes des deux côtés des escaliers
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installez des barres d’appui près de la baignoire ou de la douche, et dans les toilettes
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enlevez les objets qui jonchent le sol, car vous risquez de trébucher dessus
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rehaussez l’éclairage, notamment dans les coins sombres et dans les endroits sensibles comme la salle de bain, les toilettes et les escaliers
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faites réparer les marches usées ou inégales
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essuyez sans tarder les liquides renversés
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remplacez les tapis effilochés ou troués. Assurez-vous qu’ils soient bien fixés en y accolant des bandes adhésives.
Un bon mode de vie vous garantit également un meilleur équilibre. Privilégiez une alimentation saine, notamment riche en vitamine D. Ce nutriment, appelé aussi vitamine du soleil, aide à la minéralisation des os. Faites aussi des exercices physiques comme la gym douce pour préserver force, souplesse et stabilité dans vos mouvements.
Dernier point – mais non des moindres -, il est toujours important de faire un bilan de santé. Consultez un ophtalmologiste au moins une fois par an et si besoin, changez vos lunettes. Une visite chez un podologue est aussi nécessaire pour identifier et traiter les troubles de la marche ou une malformation des pieds. Enfin, un ergothérapeute peut vous aider à rendre votre environnement plus sûr avec un accompagnement personnalisé.
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